Des vestiges anthropiques énigmatiques à connaître et préserver

 

Document 4 pages de présentation synthétique


 

LA MISSION D'ARCHÉOJURASITES


L’association ArchéoJuraSites s’est donnée pour mission l’étude, la mise en valeur et la préservation du patrimoine archéologique et historique du territoire situé entre les vallées de la Lemme, de la Saine et de l’Ain supérieur et cela dans la continuation des travaux des grands érudits locaux et nationaux qu’ont été Louis-Abel Girardot, René Chambelland et André Berthier. Murs cyclopéens, murs et plates-formes appareillés, monuments pierreux à fronton, alignements de tertres, pierres levées, fossés doubles… abondent sur un territoire d’environ 200 km2 autour de Chaux-des-Crotenay, allant de la source de la Saine à la zone des lacs jurassiens, du Mont Rivel à la Côte Malvaux et à Fort du Plane, de Sirod à Châtelneuf. C'est sur ce vaste territoire englobant les communes de Chaux-des-Crotenay, Syam, Crans, Entre-Deux-Monts et Les Planches-en-Montagne que, dans les années 60, André Berthier conduisit ses premières investigations dans le but de valider sa thèse sur la localisation d’Alésia.

 

Depuis, ArchéoJuraSites (initialement créée sous le nom A.L.E.S.I.A. : Association Lemme et Saine d'Intérêt Archéologique) ne cesse de procéder à des reconnaissances de terrain pour repérer, identifier, caractériser et cartographier les très nombreux et étonnants vestiges anthropiques anciens dont il est difficile d’expliquer la présence en ces lieux ou de comprendre leur fonction. L’ouvrage de référence “Alésia” d’André Berthier et d’André Wartelle (1990), les ouvrages plus récents de Jacques Berger et Danielle Porte ainsi que la longue série des bulletins annuels de l’association ont progressivement révélé l’existence de ces nombreux vestiges énigmatiques. Les visites de terrain organisées régulièrement par ArchéoJuraSites ont permis et permettent également de faire prendre conscience à des milliers de personnes de l’extraordinaire richesse de ce patrimoine construit dont l’archéologue Jean-Paul Guillaumet a pu dire qu’on se trouvait en face d’un “site fossile en rare état de conservation”.

 


Des structures anciennes, sûrement même très anciennes

 

Certaines structures de type plates-formes et murs appareillés ou encore fossés doubles peuvent renvoyer à la possible bataille d’Alésia autour de Chaux-des-Crotenay selon la thèse d’André Berthier, notamment à la Grange d’Aufferin (mur militaire, plates-formes appareillées, porte nord…), en combe de Crans (longs murs Nord-Sud, redoutes…), à Pont-de-la-Chaux ou encore à Entre-deux-Monts. Elles restent à étudier de façon plus approfondie, de façon objective, sachant que les traces d’une bataille militaire (sur une période de temps très courte) restent toujours très difficiles à observer contrairement à celles de structures urbaines ou constructions civiles (ponts…) plus pérennes.

 

La très grande majorité des vestiges anthropiques énigmatiques sont par contre des témoignages d’occupations beaucoup plus anciennes, avec vraisemblablement des présences humaines sur de beaucoup plus longues périodes (sans commune mesure avec un possible siège militaire). Il est patent que nombre d’entre elles renvoient aux horizons préhistoriques et protohistoriques comme l’ont bien noté un certain nombre de spécialistes venus les observer (J.P. Millotte, A. Caire, P. André, J.P. Guillaumet… ). Les similitudes entre certaines structures de type murs-tertres à fronton (mur Allard à Sirod, mur Delphes à Sapois, monument Mycènes à Rapoutier-dessus) ne manquent pas d’étonner de même qu’interpellent la multiplicité des alignements de tertres ou tumuli pouvant renvoyer à la civilisation des champs d’urnes ainsi que le mur d’enceinte à appareil cyclopéen cernant une agglomération fort ancienne sur le plateau sommital de l’éperon barré de Chaux-des-Crotenay.

 

 


Des méthodes et outils pour gérer les connaissances sur les vestiges

Pour ne pas en rester à la simple observation amusée de ces centaines de vieux murs et autres structures construites, ArchéoJuraSites a développé une démarche méthodique et des outils informatiques permettant d’en améliorer une première forme de “connaissance objective approfondie”.

a) La base de données Vestiges

Une base de données informatique a ainsi été constituée qui permet de compiler un certain nombre d’informations précises sur les vestiges du territoire : noms, descriptions, localisations (cadastrale, IGN, GPS et liens avec Google Earth), caractérisations, références.... Plus de 300 vestiges ont d’ores et déjà été répertoriés dans la base Vestiges. Un numéro propre à chaque vestige repéré permet de faire le lien avec les répertoires de photos et avec les archives d’André Berthier.

 

Si une grande majorité de ces vestiges sont surtout concentrés sur les communes de Chaux-des-Crotenay, Crans, Syam et des Planches (domaine d’étude d’André Berthier), d’autres moins nombreux mais tout aussi spectaculaires sont bien pris en compte.


Il reste toutefois encore beaucoup de vestiges à découvrir sur le terrain ou à en retrouver la trace grâce aux documents des archives Berthier.

 

b) Le repérage cartographique des vestiges

En complément de la base Vestiges, a été entrepris un travail de repérage cartographique formalisé de l’ensemble des structures découvertes.

 

Des fichiers au format informatique kml permettent de localiser rapidement sur cartes Google Earth chacun des vestiges et de donner par là-même accès à de courts descriptifs de ces structures.

Cartes Google Earth

 

c) Le Portail des archives Berthier

Le Portail des archives Berthier a pour but de donner accès aux Archives André Berthier relatives à sa découverte localisant Alesia à Chaux-des-Crotenay dans le Jura. Cette vaste documentation qui couvre la période de 1962 à aujourd'hui regroupe plusieurs milliers de documents originaux (manuscrits, études, rapports de fouilles, correspondances, dessins, schémas, cartes, plans, photos, films articles de presse et de revues) en lien avec le territoire étudié et avec la thèseet la découverte Berthier.
Plus de 3.500 notices sont d’ores et déjà disponibles.
L'association ArchéoJuraSites à qui la famille d'André Berthier a confié la préservation de ces archives s’est engagée à les numériser, à les traiter documentairement et à en permettre la consultation en ligne via ce Portail sur Internet. 

Portail des Archives

Le Portail des Archives Berthier : une aventure associative (Archimag)

 

e) La poursuite des repérages de terrain

La commission Vestiges d’ArchéoJuraSites poursuit les investigations de terrain, se limitant bien entendu à des repérages visuels de surface. Il n’y a ni fouilles, ni utilisation de détecteur de métaux. Certaines zones font actuellement l’objet d’investigations systématiques compte tenu de leur extraordinaire richesse patrimoniale (à La Perrena et à Crans notamment).

 

f) Une banque de photos

Sont désormais rassemblées dans une banque de photos ArchéoJuraSites des centaines de clichés anciens ou récents de la plupart des vestiges répertoriés dans la base de données "Vestiges" (la codification adoptée facilite désormais l’accès aux clichés).

 

g) Des investigations à l’aide de technologies non invasives

L’association souhaite passer aujourd’hui à une nouvelle étape, celle de la recherche, pour en savoir plus sur les hommes qui ont vécu sur ce territoire au cours des temps et qui ont réalisé ces structures anthropiques.

 

L’association n’a bien sûr pas le droit de fouiller, mais elle peut utiliser des techniques modernes, non invasives, de géophysique pour avancer dans la connaissance de certaines structures.
Des instruments de mesure perfectionnés comme des magnétomètres, peuvent être adaptés sur des drones, des ballons captifs ou des voitures pour balayer des zones considérées comme intéressantes à étudier.
L’utilisation de ces technologies met en jeu des sommes importantes : ArchéoJuraSites ne demande pas à la collectivité publique de financer ce type de recherche mais pense faire appel à des fonds privés pratiquant le mécénat archéologique (le groupe Total avait déjà subventionné certaines recherches d’André Berthier). Si les résultats de ces investigations géophysiques sont positifs, des demandes de fouilles archéologiques argumentées pourront alors être déposées auprès des autorités archéologiques compétentes.


La diffusion des connaissances sur les vestiges

a) Les “Inventaires archéologiques et historiques communaux”

Un important travail de compilation de connaissances a été réalisé en 2010/2011 par François Leng et Alain Mariot qui ont dressé l’inventaire - pour chaque commune de la Communauté de communes Champagnole – Porte du Haut-Jura - des vestiges archéologiques et historiques à partir des écrits les plus anciens (Girardot, Monnier, ...), comme de la documentation récente (Berthier…). Ces documents transmis en 2012 aux maires des communes concernées sont disponibles sur le site Internet du Portail des archives Berthier.


Les fiches d’inventaire comportent pour chaque commune un récapitulatif des vestiges, une bibliographie ainsi que des extraits de textes donnant d’utiles informations. Ces documents seront actualisés régulièrement en fonction des investigations nouvelles menées par l’association sur les textes et sur le terrain.

Inventaires communaux

 

b) La galerie-photos des ”Vestiges énigmatiques”

A été développée et mise en ligne sur Flickr une galerie-photos d’une sélection de vestiges anthropiques.
Plus de 400 clichés photographiques sont immédiatement accessibles correspondant à une petite centaine de vestiges de type murs et monuments, parmi les plus importants, les plus spectaculaires et/ou les plus étonnants.
Il est possible de faire un lien entre les photos de la galerie et les fiches vestiges de la base de données via la cote “Vstg” du référentiel Vestiges d’ArchéoJuraSites.

 


La préservation des vestiges

Depuis plusieurs années, ArchéoJuraSites s’efforce de sensibiliser les élus locaux à la nécessité de préserver les principaux vestiges anthropiques de leur territoire. Les risques de destruction sont réels : travaux agricoles et forestiers, passage du casse-cailloux sur certaines zones, emprunts de matériaux (construction), réalisation d’équipements publics ou privés mais aussi développement accru des emprises arbustives et des sapinières, passages et piétinements excessifs, fouilles par des collectionneurs peu scrupuleux et des prospecteurs de métaux anciens…

 

La richesse des vestiges anthropiques et leur risque de dégradation ou destruction ont conduit ArchéoJuraSites à organiser récemment plusieurs rencontres avec les élus territoriaux (communes, communauté de communes, canton, département). Ces rencontres ont eu pour but de sensibiliser les élus à l’importance du patrimoine archéologique du territoire compris entre Saine, Lemme et haute vallée de l’Ain et à la nécessité de sa préservation et de sa valorisation.

Que ce patrimoine soit ou non en lien avec la découverte d’André Berthier (Alésia = Chaux-des-Crotenay), l’essentiel étant qu’il soit bien protégé.

 

Plusieurs mesures sont envisagées et commencent à être mises en œuvre :

  • inscription de certaines structures situées dans le périmètre du site protégé de la haute vallée de la Saine ;
  • rédaction de fiches descriptives pour l'inventaire de la Carte archéologique du Jura ;
  • lutte contre les “fouilleurs sauvages” et prise de mesures municipales de police ;
  • défrichage de certaines zones riches en vestiges, réouverture de paysages aux belvédères ;
  • etc.

 

Voir une sélection de photos des principaux vestiges et voir aussi le diaporama “Chaux-des-Crotenay... une mythologie

Liens vers des monographies sur certains vestiges ou certaines zones


Avertissement

ArchéoJuraSites tient à exprimer formellement sa réprobation des agissements de certaines personnes qui mettent en péril le patrimoine archéologique en procédant à des destructions et pillages de structures (tertres, monuments…) ou en réalisant des prospections sauvages et illégales (notamment en utilisant des détecteurs de métaux). L’association mobilise les responsables des communes concernées pour que soit systématiquement sanctionnés, comme la loi les y autorise, les coupables de tels agissements.

 

Ces interventions sauvages destructrices comme l’appropriation privative de certains objets suite aux pillages de sites ou structures conduisent inéluctablement à la disparition définitive des témoignages du passé que constituent ces vestiges exceptionnels ainsi que le mobilier archéologique qu’ils recèlent. Elles nuisent gravement aussi à la réalisation d’études scientifiques systémiques permettant de comprendre ce passé. 

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