Les campagnes de fouilles et de sondages d'André Berthier

Au début des années 60, dans son laboratoire de Constantine (Algérie), André Berthier reprend la question de la localisation d’Alésia, n’acceptant pas la thèse officielle localisant Alésia à Alise-Sainte-Reine. En 1962, il met au point un “portrait-robot” à partir du texte de César (Bellum Gallicum) et découvre, sur carte, le site de Chaux-des-Crotenay correspondant parfaitement aux exigences qu’impose le texte de César. En juin 1963, Berthier dépose - sous pli cacheté - à l’Institut de France un texte d'une quarantaine de pages  explicitant sa découverte. Il fait immédiatement trois courts séjours dans le Jura en juin, septembre et octobre 1963 pour se rendre compte de la “plausibilité” de sa découverte et demande alors une autorisation de fouille pour l'été 1964.

 

En 1964, il obtient une première autorisation de fouille (accordée par le ministre Malraux) suivie d’une seconde autorisation en 1965, avec soutien des élus locaux. Mais il entre très vite en conflit ouvert avec Lucien Lerat, Directeur de la circonscription archéologique de Franche-Comté qui va s'employer à bloquer ou faire bloquer l'autorisation de fouille pour 1966 par le CSRA (Conseil supérieur de la recherche archéologique). Jusqu’en 2000 (décès d'André Berthier en décembre de cette année), ce seront 35 années d’opposition systématique à de nouvelles fouilles sauf quelques autorisations de sondages ponctuels (ou sondages de sauvetage).

 

Année après année...

  • 5 autorisations de fouille (1964, 1965, 1970, 1971 et 1972)
  • 15 autorisations de sondages ponctuels (ou de sauvetage) sur quelques dizaines de mètres carrés
  • et surtout 17 refus de toute autorisation de fouille ou de sondage. 

 

Voir pour plus de détails, l'article de Jacques Dubois dans le Bulletin N°9 d'ArchéoJuraSites.

Voir aussi le document de Claire et Suzette Berthier de 2001 : Un site sorti de l'incognito.

 

D'incontestables découvertes...

  • des fossés et des murs trouvés là où la thèse Berthier les avait prédits ; 
  • d’exceptionnels vestiges anthropiques protohistoriques insoupçonnés ; 
  • une occupation gallo-romaine inattendue et aujourd’hui  incontestée du site des Etangs de Crans; 
  • du mobilier archéologique récolté en grande quantité.

 

Le petit nombre de semaines de travail estival de Berthier et de ses collaborateurs de 1964 à 2000 n’ont pas permis de réaliser de lourdes investigations sur un territoire gigantesque finalement à peine exploré (très peu de jours effectifs de fouille et au total à peine quelques dizaines de m2 étudiés). Il convient en outre de ne pas oublier les entraves permanentes aux investigations d’André Berthier comme l’absence de tout soutien de la part des instances universitaires et officielles.

 

Dans les archives d’André Berthier figurent les demandes, les autorisations, les refus, les notes de travail, les rapports, les reportages photographiques, etc. de ces campagnes de terrain. ArchéoJuraSites conserve actuellement les lots de mobilier archéologique trouvés par les équipes Berthier. 

 

Pour en savoir plus...

 

Champ des Mottes - Chaux-des-Crotenay - Août 1985

 

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