Sanctuaire du Mont-Rivel

Les phases d’évolution du sanctuaire

 

 


L'occupation gauloise

L'évolution de l'agglomération débute avec une occupation gauloise dont il est difficile d'évaluer l'importance. Les structures bâties ont sans doute été arasées lors de la première installation gallo-romaine. Les traces consistent en objets subsistant dans les fentes de la roche, en trous de poteaux attestant l'existence de bâtiments en matériaux périssables et en matériels utilisés au-delà de cette période. Les découvertes monétaires montrent qu'il s'agissait de populations séquanes.


Il est envisageable, comme c'est souvent le cas, que les temples gallo-romains aient pris la succession d'un sanctuaire indigène.

 

 


L’occupation gallo-romaine

Au vu des techniques de construction, on peut envisager que les deux temples aient été érigés avant le reste de l'agglomération et soient demeurés seuls pendant un certain temps sur le plateau, ou qu'ils aient été associés à des bâtiments provisoires en matériaux périssables. Ce premier état débute au milieu du Ier siècle av. J.-C. et prend fin au début du IIe siècle.


Dès le milieu du Ier siècle, le bâtiment d'accueil des pèlerins (A) et celui destiné à l'accueil des attelages sont construits à proximité de l'accès au plateau, au Nord du site.


La structuration des quartiers périphériques se poursuit jusqu'au milieu du IIe siècle.


Un accroissement de l'activité religieuse et économique semble justifier la construction du grand ensemble au Sud du quartier Ouest, en bordure de l'aire qui sépare les deux temples. Ses dimensions et sa situation lui confèrent une vocation publique.


A l'Est les bâtiments se densifient, bénéficiant vraisemblablement des retombées de l'activité économique : création d'appentis, de dépendances et de cours intérieures.

 

 

Du milieu du IIe siècle au début du IIIe siècle, les quartiers se subdivisent en îlots séparés par des ruelles, définissant une trame urbaine précise. Les rues forment un réseau convergeant vers les deux grands axes qui bordent l'aire sacrée. Les aménagements sont effectués en relation avec les rues nouvellement créées : soupiraux, fontaines, glacières, évacuation des eaux pluviales. Chaque quartier comporte trois îlots.


Cette période est marquée par deux incendies qui surviennent au milieu et à la fin du IIe siècle. L'hypothèse d'incendies volontaires, conséquence d'une période troublée pourrait expliquer les interruptions de l’occupation, qui sont également constatées à Saint-Germain en Montagne.


Au début du IIIe siècle, malgré un effort important de reconstructions, consolidations et améliorations des structures, l'occupation de l'agglomération ne reprend que pour une courte durée.


Le milieu du IIIe siècle marque la fin de la période d'occupation continue du sanctuaire. Le temple rectangulaire est pillé, il est démantelé, le dallage du porche est démonté et brisé.


Le bâtiment, qui a sans doute perdu son caractère cultuel, connaît alors une réoccupation partielle, et le mobilier du IVème siècle est issu uniquement du porche et de l'escalier. La population se réduit alors à quelques groupes d'individus qui habitent les bâtiments publics jusqu'à l'abandon définitif du site, qui peut être estimé comme étant intervenu au début du Ve siècle.

 


1- Potin
Le terme potin désigne un type de monnaie composé d’un alliage de cuivre et d’étain (composition moyenne : Cu 80% / Sn 20%), avec souvent des traces de plomb et de différents autres métaux en proportions diverses, qui n’est pas frappée mais présente la particularité d’être coulée en chapelets dans des moules bivalves à alvéoles.

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