Agglomération de Saint-Germain en Montagne

Conclusion

 

Les recherches ont montré que les structures visibles ont succédé à une occupation du milieu du Ier siècle de notre ère, dont les bâtiments ont été rasés, afin de construire, au début du IIème siècle, un ensemble logique et important. Les murs datant de l'époque des Antonins ont été construits, après un incendie, sur les vestiges des bâtiments précédents après remblaiement, utilisant parfois les anciens murs comme fondations.

 

Les constructions qui succèdent aux bâtiments de la période julio-claudienne ont des surfaces plus importantes.


Les structures du IIème siècle présentent des caractères homogènes, en particulier pour ce qui concerne les caves, les dispositifs de séchage et l'hypocauste, ce qui permet de supposer que les constructions ont été effectuées sur une période relativement courte.


Ce quartier aurait donc été bâti rapidement, pour accueillir une population en expansion, demeurée sur place, ou à proximité, après que les bâtiments aient été incendiés. Il semble que cette grande opération d'urbanisme ait intéressé un secteur beaucoup plus vaste, et que d'autres quartiers aient été créés ou réhabilités, mais que ce plan d'ensemble n'ait pas été achevé. En effet, de larges espaces demeurent vierges de constructions à la fin du IIème siècle, quand intervient un nouvel incendie, qui touche l'ensemble des bâtiments et qui est suivi par une période d'abandon.

 

Le nouveau quartier a un plan plus vaste, de nouveaux bâtiments sont construits. Cette fois, l'incendie ne donne pas lieu à une nouvelle opération de reconstruction et, après une période estimée à 30/50 ans, des remaniements marquent la reprise de l'occupation, mais la population est beaucoup moins importante. Elle va d'ailleurs régresser régulièrement à partir de ce moment, et ce ne sont plus que quelques individus qui habitent le quartier à la fin du IVème siècle.


Saint-Germain-en-Montagne aura donc vécu un peu plus de 2 siècles, avec une période faste dans la deuxième moitié du IIème siècle, et aura connu deux incendies, dont le dernier lui aura été fatal.


La connaissance que nous avons de ce vicus est encore très incomplète. En effet, nous ignorons quelles étaient les fonctions des autres groupes de bâtiments voisins et ne connaissons pas l'amplitude exacte de la surface bâtie.

 

Cependant, les observations effectuées auront permis de reconstituer une partie de l'histoire du vicus, et de mettre en évidence des corrélations d'événements avec ce qui a été constaté sur le site voisin de Mont Rivel.

 

François LENG

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